Retour | Présentation de la SIMCA 1301 «Spécial» |
L'arbre
généalogique de la SIMCA 1301 "Spécial"
semble de prime abord un peu compliqué à établir,
mais il permet de comprendre pourquoi la firme de Poissy a créé
ce modèle, présenté en janvier 1970 au Salon de Bruxelles.
Caractéristiques générales Le moteur de la SIMCA 1301 "Spécial" est la réplique de celui de la 1501, c'est-à-dire un quatre cylindres en ligne place à l'avant, avec un arbre à cames latéral et un ventilateur débrayable à mise en route automatique. Sa cylindrée est de 1290 cm', alésage 74 mm et course 75 mm. Les soupapes sont placées en tête avec tiges et culbuteurs. Le vilebrequin est à cinq paliers. D'une puissance fiscale de 7 CV, ce moteur développe 70 CV DIN à 5400 tr/min en puissance maximale. Le rapport volumétrique est de 9,1 / 1 tandis que le couple maximum varie de 9,4 à 10 mdaN entre 2400 et 4600 tr/min. Le carburateur est un double corps inversé. L'embrayage monodisque à sec à commande mécanique. La boîte de vitesse mécanique est commandée par un levier au plancher. Elle présente quatre rapports bien synchronisés et une marche amère. Un engagement plus en douceur de la première serait parfois souhaitable, notamment en conduite urbaine. Le modèle 1973 de la 1301 "Spécial" comporte une nouvelle pignonnerie dont les rapports, légèrement modifiés, diminuent l'étagement entre la 2è- et la 3è" de 4%, d'où une plus grande souplesse et de meilleures reprises en raison d'une utilisation plus judicieuse du couple moteur entre 2400 et 4600 tr/min. Aux très grandes vitesses on peut reprocher à la transmission d'engendrer de légères vibrations, encore faut-il que le revêtement de la route soit parfait, sinon celles-ci sont couvertes par d'autres réactions. En option, une transmission automatique Borg-Wamer peut être montée sur la 1301 "Spécial" sans que pour cela les performances du véhicule soient diminuées. Le système de suspension est caractérisé à l'avant par des roues indépendantes avec parallélogrammes transversaux, ressorts hélicoïdaux, amortisseurs à double effet, barre stabilisatrice, à l'arrière par l'essieu rigide avec bras inférieurs longitudinaux, barre transversale oblique, deux bras supérieurs articulés, ressorts hélicoïdaux et amortisseurs à double effet. Les freins, assistés d'un servofrein, sont à disques à l'avant et à tambours à l'arrière. Un frein à main mécanique agit sur les roues arrière, La direction est du type à vis et galet. Elle offre un diamètre de braquage de 9,80 m. A vide, la SIMCA 1301 "Spécial" pèse 1013 kg. Performances et consommation La vitesse maximale de la 1301 "S" est de 149 km/h avec une personne à bord et de 144 km/h avec 4 personnes et 50 kg de bagages. Cette performance dépasse les 146 km/h de la Renault 12 mais reste inférieure aux 150,4 km/h de la Peugeot 304. La 1301 n'allait pas au delà de 133 km/h et la 1501 de 147,5 km/h. le progrès réalisé par 1301 "Spécial" est donc sensible. Enfin, pour compléter ces références de famille, rappelons encore que la 1501 "Spécial" atteint 152 km/h et la 1 100 "Spécial" 157 km/h. Les chiffres obtenus en matière d'accélération sont également bons., un temps de 19 s 4/5 pour les 400 m départ arrêté et de 3 7 s 4/5 pour les 1 000 m avec une personne à bord, soit, pour les 400 m : 1/ 5 de seconde de moins que la Renault 12 et 1 1 5 de plus que la Peugeot 304. En ce qui concerne la consommation, le comportement de la 1301 "S" est variable selon la vitesse choisie. Elle se montre relativement exigeante aux grandes vitesses sur long parcours, c'est-à-dire sur autoroute, où il faut compter pratiquement 13 litres aux 1 00 kilomètres. Par contre, à une vitesse de ' 'ère dont la moyenne avoisine les 1 00 km/h, la consommation descend en dessous de 9 litres aux 100 kilomètres. On peut, à 115 de moyenne, retenir le chiffre très raisonnable de 11 litres.
Sans être exceptionnelle, la tenue de route de la SIMCA 1301 "Spécial" n'en est pas moins rassurante en ce sens qu'elle répare certaines insuffisances de la suspension et même de la direction. Le comportement intelligent de cette voiture permet de toutes façons à conducteur, même s'il n'est pas de grande expérience, de s'apercevoir à temps de tout danger éventuel résultant d'un mauvais revêtement. Mais d'autre part, un virage trop serré pris trop vite ou même un virage normal négocié trop brutalement peut entraîner un dérapage de l'essieu arrière en cas de grosses in ' égalités de la chaussée. Les pneus à carcasse radiale de 165xl3 pour la berline et de 175xl3 pour le break sont particulièrement bien adaptés au type de la voiture. Ils donnent des résultats surprenants. Sur route mouillée et par grosses pluies ils contribuent grandement à maintenir une bonne adhérence. Un freinage à grande vitesse sur la 1301 "S", surtout sur route glissante, nécessite beaucoup de sang-froid de la part du conducteur. En effet, la voiture peut se déséquilibrer à l'avant. L'action trop brutale du servofrein dans les deux derniers tiers de la course de la pédale en est la cause. En revanche, un freinage normal est à la portée de n'importe quel conducteur sans le moindre risque. Le mécanisme à vis et galet qui équipe la direction peut réserver de désagréables surprises sur la 1301 "S", comme d'ailleurs sur d'autres voitures qui l'utilisent. Dans le cas qui nous intéresse nous remarquons que jusqu'à la vitesse de 1 15 km/h aucune difficulté particulière ne peut se présenter. Au-delà, il suffit d'une route bombée ou d'un fort vent de côté pour poser un problème. Dans cette hypothèse, les roues directrices ne répondent pas assez vite aux ordres du volant et la direction devient imprécise, rendant impossible, le cas échéant, une correction urgente. Aussi ne saurait-on trop recommander, en pareilles circonstances, de réduire la vitesse.
De l'avis général, la suspension de la 1301 «spécial» manque de souplesse. Cela tient à son essieu arrière rigide. Ce désagrément, que l'on perçoit dans tous les cas, ne fait que s'accentuer sur mauvaise route. La position de conduite donne satisfaction, d'autant que le siège du conducteur, comme celui du passager avant, se règle facilement. Toutefois les pédales d'embrayage et de frein gagneraient à être placées plus près du plancher. Bien que sur le modèle 1973 le niveau sonore des mécanismes dans leur ensemble ait été abaissé, le bruit demeure quelque peu préoccupant en conduite rapide, et surtout à partir de 140 km/h. Certains régimes favorisent particulièrement les ronronnements de toute nature. L'échappement en est en partie responsable. L'habitabilité est bonne. Elle constitue l'un des meilleurs atouts de la 1301 « S », en raison du rapport habitabilité - cylindrée qui est assez remarquable pour sa catégorie. Malgré cela, les passages de roues à l'avant sont un peu gênants. A l'arrière trois personnes d'assez haute taille peuvent confortablement s'installer et ne pas ressentir de fatigue durant un long parcours. L'accessibilité par les quatre portes, est suffisante à l'avant aussi bien qu'à l'arrière. Quant à la visibilité, elle est excellente autant vers l'avant que vers l'arrière. Les dimensions généreuses des glaces latérales assurent aux passagers une vue panoramique agréable.
La silhouette de la 1301 « Spécial», n'est pas modifiée par rapport à celle de la 1301, aussi est-elle bien connue. Elle laisse l'impression d'une berline familiale élégante, classique, équilibrée. Sa longueur hors tout de 4 m 45 et sa largeur de 1 m 58, la classe d'ailleurs parmi les voitures d'allure confortable. Les nouvelles teintes de caisse récemment apparues, sont à la mode, de même que les matières choisies pour le garnissage. On retiendra surtout que l'équipement intérieur de la 1301 « S », a été heureusement amélioré depuis sa sortie. La 1301 « Spécial », est produite également dans une version break qui dispose de la même mécanique, des mêmes équipements et des mêmes améliorations que la berline à quatre portes. La banquette arrière, complètement modifiée, grâce à une matelassure spéciale et à un montage nouveau, filtre très bien les effets de la suspension trop sèche et permet un confort d'assise satisfaisant. Le tableau de bord est simple mais de bon goût. Certains détails rappellent celui des Chryslers 160/180, notamment l'allume-cigare. Entre le compte-tours à gauche et la montre à droite, deux cadrans circulaires regroupent les divers indicateurs visuels : le compteur de vitesse à double totaliseur, général et journalier, les témoins de pression d'huile et de charge de la dynamo, le thermomètre, entre lesquels sont placés les témoins de feux de position, de clignotants et de phares. La commande d'essuie-glace à l’extrême-gauche du tableau de bord est trop éloignée. Les commandes de chauffage sont bien placées, mais d'un maniement mai commode. Le volant, d'assez grandes dimensions, est de style classique. Sa tulipe est peut-être un peu trop importante. La finition est bonne et l'aménagement intérieur, au premier coup d’œil, impressionne favorablement.
La SIMCA 1301
« Spécial », de par sa prestance, ses dimensions, son
espace intérieur, peut inciter à la conduite rapide en faisant
oublier que l'on ne saurait tout de même trop exiger d'une cylindrée
de 1290 cm3 et que le confort de suspension offert par cette voiture contrarie
son programme d'autoroutière. Les performances atteintes par la
SIMCA 1301 « Spécial », n'en restent pas moins une
réussite et même si elle n'affiche aucun excès d'originalité
ni de séduction, elle peut se prévaloir de solides qualités.
On retiendra son rapport habitabilité/cylindrée peu habituel,
son coffre à bagages de bonnes dimensions, son équipement
pneumatique bien choisi. |